Construction d'une maison passive et durable en Lorraine
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Six ans après l’installation, il est temps de faire un retour sur certains équipements de la maison. Lors de la conception, en 2012, j’avais fait le choix de m’orienter vers des systèmes simples afin de limiter les pannes et ainsi les dépenses d’entretien.

Aujourd’hui, je vais vous parler de la production d’eau chaude. Pour ce poste, il fallait faire un choix entre un chauffe-eau thermodynamique ou un chauffe-eau solaire. Le thermodynamique avait l’avantage du prix mais le chauffe-eau solaire me séduisait par son mode de fonctionnement : c’est l’énergie solaire qui chauffe votre eau, vous ne faites qu’une transformation directe de l’énergie ! (sans passer par une énergie intermédiaire comme l’électricité).
Le système en soi est simple. D’ailleurs de nombreux amateurs montent eux même leur chauffe-eau solaire : des capteurs solaires (panneaux), une pompe, des tuyaux-vannes, un module de contrôle et un accumulateur (ballon).

Mon installateur m’a proposé du matériel Viessmann : deux panneaux VITOSOL200T (à tubes) et un ballon de 390 litres à appoint électrique (VITOCELL 100-V).
La mise en service a été effectuée en juillet 2012. (Je ferai un autre article en ce qui concerne les performances de ce système)

  • En janvier 2013, la résistance d’appoint ne fonctionne plus. Le réarmement de la « surchauffe » est devenu impossible. En plein hiver, ça veut dire une semaine sans eau chaude. Cette résistance me sera changée sous-garantie.
  • En septembre 2015, cette résistance d’appoint est de nouveau défectueuse. L’eau s’infiltre dans le corps de la résistance et s’accumule dans le boitier extérieur. La protection électrique différentielle se déclenche nous alertant d’un problème. La résistance n’étant plus sous garantie, je dois insister à travers mon installateur pour que cette résistance dont le défaut est flagrant soit pris en charge. Viessmann fera un geste commercial de la moitié de la valeur laissant à ma charge un montant de 235,20 euros.
  • En octobre 2018 (la semaine dernière), le problème réapparait. Je trouve le boitier extérieur de la résistance submergé d’eau. A noter que ces boitiers sont étanches puisqu’ils doivent protéger les composants électriques de l’eau. Les deux derniers boitiers de chez Viessmann se remplissent d’eau de l’intérieur…

Me voilà de nouveau et pour la troisième fois consécutive sans eau chaude pendant plusieurs jours. Quand j’ai évalué la fiabilité d’un chauffe-eau solaire, j’ai pensé aux risques d’avoir un tube qui casse (à cause de la grêle par exemple), à la surchauffe du système et à la dégradation du fluide caloporteur, à la panne de la pompe de circulation… mais je n’ai jamais pensé que la résistance électrique tomberait en panne par trois fois en 6 ans.

J’attends aujourd’hui un retour de mon dépanneur (puisque mon installateur souhaite prendre ses distances) qui aurait dû contacter Viessmann.

Blower door test

Blower door test

n50 : 0,26

Q4Pa-surf : 0,04

La cible pour une maison RT2012 est un Q4Pa-surf inférieur à 0,6.
La cible pour une maison passive (PHI) est un n50 inférieur à 0,6.

La maison est donc 15 fois plus étanche que l’objectif d’une maison RT2012 et 2,3 fois plus étanche que l’objectif d’une maison passive.

Concrètement, ça représente une diminution de 4,5 % des déperditions thermiques totales de la maison par rapport à une maison qui atteindrait la valeur cible (n50 de 0,6).

Par rapport au test intermédiaire  dont le résultat du n50 était de 0,27, on en conclut que le second oeuvre à bien tenu compte de l’enveloppe d’étanchéité à l’air du bâtiment. C’est une excellente nouvelle.

Il faut également noter que cette excellente étanchéité est avant tout le résultat d’une conception qui facilite grandement le travail du second oeuvre (c’est moins facile de faire des trous dans de l’osb que dans un pare-vapeur) mais également d’une parfaite réalisation du constructeur.

Les garde-corps (inox) viennent d’être posés par une équipe d’ABC Lange Création. Ils ont été fabriqués par PLEXINOX de Ludres (54). Toutes les photos sont dans l’album.

La toiture végétalisée est en fleur. Elle a vraiment bien pris. La troisième photo date d’avril.

Toiture végétalisée / Début juin 2013

Toiture végétalisée (garage) / Fin juin 2013

Toiture végétalisée / Avril 2013

Jaune : Apports solaire et internes / Gris : Besoin en chauffage d'appoint / Ligne bleue : Déperditions totales

Ce dernier week-end d’octobre, nous avons connu des températures négatives. Premier contact donc avec l’air sibérien de l’hiver qui approche alors que nous prenons les commandes de cette maison . A 11h14 aujourd’hui, mon constructeur m’interroge par SMS : « -3°C dehors. Quelle température avez vous ? ». Un oeil sur le thermomètre et je réponds : « Tant que y’a du soleil, c’est un peu facile : 23°C ». Oui, 23 °C dans les pièces de vies, 21,5°C dans les pièces nord, les panneaux solaires sont à 46°C. Seule la batterie de dégivrage de la VMC s’est mise en route pour éviter que l’échangeur thermique ne givre (entre 20 et 200 W de consommation supplémentaire tant que l’air aspiré est négatif).

Ca m’a fait repenser que les canadiens ont tendance à parler de « maison solaire passive » plus que de « maison passive » tout court. Chez nous on parle peut être plus de bioclimatisme mais le mot « solaire » à tendance à rester hors de cette dénomination. Et pourtant il est essentiel ce soleil.

Sur ce bâtiment passif, il a été possible de calculer avec PHPP (en kWh/(m².an) ) :

  • Déperditions thermiques conductives : 34,1
  • Déperditions thermiques aérauliques : 7,1
  • Déperditions thermiques totales : 41,2
  • Apports de chaleur internes : 10,7
  • Apports solaire : 18,5
  • Apports gratuits utilisables : 26,5 (total corrigé par le taux d’utilisation des apports gratuits : 91%)

Pour arriver à un besoin en chauffage : 41,2 – 26,5 = 14,7 kWh/(m².an) ( < 15 cqfd…)

On voit que l’apport solaire est important. Ca veut dire que la conception du bâtiment est essentiel. C’est évidemment vers le sud que doit se trouver la plupart des fenêtres si on veut optimiser la conception. Les contraintes du terrain font que nous avons plus de surface de vitrage à l’est (21,8 m²) qu’au sud (16 m²) et pendant la période de chauffe (de novembre à mars) ce sont bien les fenêtres au sud qui contribuent le plus aux apports solaires. En janvier par exemple, 99 kWh apportés par les vitrages est et 142 kWh par ceux du sud. Mais la construction est faites de bien des contraintes, j’y reviendrai.

C’est plutôt à la mi octobre que nous avons senti la maison se refroidir pour atteindre les 19-20°C. Sans soleil et avec des températures qui variaient entre 2 et 10°C, il semble que nous touchions les limites de notre enveloppe isolante. J’ai même dû brancher l’appoint du CESI.

Une petite remarque : l’inertie de la maison est composée essentiellement de 2 chapes béton de 8 cm (16 tonnes) et du parement en fermacell des murs et cloisons (11 tonnes).  Avec la pratique, je conçois aujourd’hui mieux l’intérêt de cette masse qui lisse la température. J’imagine que la maison se refroidirai beaucoup plus la nuit sans activité et sans soleil. Ici, nous perdons 1°C dans la nuit.

On voit sur l’image ci-dessus que l’appoint de chauffage n’est « statistiquement » pas nécessaire en octobre. La maison « colle » donc aux prévisions. En novembre, les apports solaires diminuent encore et les déperditions augmentent : il vaut se préparer à utiliser l’appoint de chauffage.

NB : A lire également sur le dossier de fiabitat sur le bioclismatisme et cet article sur le bioclimatisme et la rt2012

C’est avec plaisir que je retrouve les clefs de ce blog sans nouvelle publication depuis 2 mois (déjà?).

Le moment était venu de préparer le déménagement dans le « projet » qui est devenu notre maison. Une page se tourne dans notre vie. Et en ce qui nous concerne ici, la « construction d’une maison passive et durable » devient petit à petit « la vie dans une maison passive ». Même s’il nous reste des travaux à achever pour déclarer vraiment une fin de chantier, l’essentiel est là et la maison est habitable (et vous le savez peut être, dans une maison ce n’est jamais fini :) ).

Mais tout d’abord, dressons le bilan qualitatif du chantier et n’ayons pas peur des mots :

la construction est conforme au projet.

Pour être clair, les objectifs sont atteints : réalisation, planning et budget. Félicitations donc aux intervenants !

Mais je ne peux me limiter à ce seul mais néanmoins excellent constat.  Cela a été aussi pour moi une aventure humaine dans laquelle la qualité des acteurs ne se mesure pas seulement au respect d’un contrat. J’ai surtout pu apprécier chez les intervenants de ce projet plusieurs des capacités suivantes (si ce n’est toutes): la curiosité, la disponibilité, la volonté de bien faire, la volonté de servir, le conseil et l’ouverture d’esprit. Et quand ils savent manier, le marteau, la truelle, la scie, la perceuse, le chalumeau, le poste à soudure ou la pince coupante, c’est encore mieux. Je leur formule donc mes plus sincères vœux de succès dans leur entreprise.

Comme je l’écrivais, quelques travaux sont à achever. Vous les verrez sur ce blog. Quand ma disponibilité le permettra, je reviendrai également sur des sujets techniques ou sur la vie dans cette maison passive.

 

 

Deux portes sont dissimulées... si, si !

 

Même qu'elles s'ouvrent

Le fil rouge sur le bouton rouge...

 

Mise en place

En place

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