Construction d'une maison passive et durable en Lorraine
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Puits canadien au Québec: trop dangereux et trop coûteux..

Après 40 ans d’essais et d’erreurs, l’utilisation du puits canadien pour le préchauffage et le refroidissement de l’air des habitations unifamiliales devrait être abandonnée au profit du ventilateur récupérateur de chaleur (VRC [NDR : VMC]).
C’est mon opinion et elle est partagée par presque tous les vieux routiers de la construction écologique qui voient ressurgir le « miracle » du puits canadien à tous les 10 ans par des écolos séduits par son apparente simplicité.

Édité par le CAUE, la publication "Objectif passif" recense 26 constructions passives costarmoricaines (maisons individuelles, logements, tertiaire, équipements) : [PDF]

via Notre Maison Passive Dans Le Trégor .

Voici, de nouveau, des documents techniques rédigés et mis à disposition par la remarquable société Enertech qui fait le point sur :

Des documents de référence à lire et relire.

N’hésitez pas à visiter leur boite à outils !

(A venir l’année prochaine : le confort d’été, la VMC et l’eau chaude sanitaire)

Le bois est un matériau « chaud », il jouit d’une faible effusivité (ou faible chaleur subjective), qui fait qu’il a une tendance forte à maintenir une température constante.

 

Il est faux de dire que le bois (lourd) n’a pas de capacité d’accumulation de chaleur, si, si, tout autant que le béton en réalité ! Cela signifie que pour un même échauffement et un même volume, il « contiendra » le même nombre de calories.

A lire sur le blog d’ Olivier – Enerco Conseils.

Excellent article sur le lien entre isolation, ventilation et étanchéité à l’air ou « pourquoi ne pas faire n’importe quoi avec son frein–vapeur » :

Points noirs, entre isolation et ventilation… – Le blog de habitat-durable.

Voici un document intéressant (combiné à celui-ci) pour tous les acteurs de la construction qui vont devoir tenir compte de la RT2012. Le sujet principal concerne les bâtiments collectifs mais les constructeurs de maisons individuelles y trouveront leur compte également. A télécharger sur l’excellent site d’Enertech.

Quelques passages choisis :

Chauffage
Règle d’or : ne jamais surdimensionner les installations pour ne pas dégrader le rendement

1°C de plus induit une surconsommation de 15 à 20% dans les bâtiments performants

Mauvaise étanchéité à l’air – Insuffisance de conception
L’étanchéité à l’air : d’abord un problème de maître d’œuvre.
1 – d’abord un « bon dessin » : il faut une continuité totale de l’étanchéité. En rénovation, on est moins libre, mais on doit soigner les détails
2 – la fin du joint au pistolet!
En conférence à Grenoble Walter Unterrainer a déclaré devant 250 architectes « médusés » :
« Chez nous, en Autriche, le joint au pistolet commence là où l’intelligence s’arrête »

J’ai participé il y a quelques semaines à une réunion de futurs propriétaires du nouvel éco-lotissement de Distroff (beau projet dont je vous reparlerai sans doute). J’ai tenté de partagé mon expérience de maître d’ouvrage dans la construction de cette maison tout en répondant aux interrogations des participants. Voici les réflexions que je me suis faites après cette rencontre.

Alors que j’ai rapidement fait le choix de construire un bâtiment passif, au moment du dépot de permis de construire j’aurais pu choisir de faire une maison au standard RT2005. Aujourd’hui, la donne est différente. La RT2012 devient la nouvelle réglementation thermique et le bâtiment que vous allez construire devra répondre aux critères de l’ancien label BBC2005 (avec quelques adaptations par rapport à celui-ci). Si vous vous êtes un peu renseigné, la marche pour la plupart des entreprises/artisans est gi-gan-tesque.

Je lisais récemment que 71% des bâtiments construits selon la RT2005 (en 2007) ne sont pas conformes à cette réglementation, essentiellement parce qu’il n’a pas été réalisée d’étude thermique (obligatoire). Les 2/3 des maisons ayant fait l’objet d’une étude thermique présentent une consommation conventionnelle d’énergie entre 150
et 200 KWh/m².an. La RT2012 vise 50 KWh/m².an (à moduler selon les zones climatiques).

La marche est gigantesque. Non seulement, l’objectif thermique passe de 230-150 kWh/m².an (garde-fou) à 50 kWh/m².an mais on constate en plus qu’en majorité les bâtiments qui ont été construits ne sont pas conformes à la réglementation en vigueur.

Plus encore qu’avec la réglementation thermique 2005, les artisans du bâtiment ne sont plus seulement contraints de répondre à une obligation de moyens mais doivent désormais se soumettre à une obligation de résultats. Bien. Mais le test étanchéité à l’air, principal témoin de la rigueur d’exécution dans ce domaine ne sera pas obligatoire pour tous. Ainsi, le constructeur qui justifie d’une démarche de qualité de l’étanchéité à l’air du bâtiment auprès du ministère en charge de la construction ne devra pas s’y soumettre. J’encourage les futurs maîtres d’ouvrage à ne sélectionner tout d’abord que des constructeurs qui s’engageront contractuellement à atteindre ce résultat.

L’étanchéité à l’air a un impact important sur la consommation de chauffage (fuites) mais elle influe également directement sur le rendement d’une ventilation double-flux. Une bonne étanchéité à l’air ne coûte rien. Elle impose une réflexion sur le système constructif qui permet d’assurer une continuité de l’enveloppe la plus simple possible (sans user de la mousse polyuréthane… ). Et elle impose une mise en oeuvre rigoureuse.

En ce qui concerne le coût des maisons RT2012, on parle d’un surcoût entre 5 et 20 %. Mais par rapport à quoi ? Par rapport au 2/3 des maisons non-conformes à la RT2005 ?
On peut lire sur PassivAct :

la RT2012 permet de choisir entre des bâtiments de mauvaise qualité mais dotés, entre autre, de systèmes actifs de chauffage très efficaces ou des bâtiments performants avec des systèmes de chauffage rudimentaires. Les constructions passives sont proches de cette dernière variante et présentent donc des coûts similaires. Avec cette option, les frais d’installation des systèmes de chauffage sont beaucoup plus faibles, ceux de fonctionnement sont en chute libre, les frais d’entretien sont presque inexistants et ceux de remplacements des matériels vétustes deviennent pratiquement nuls.

Aujourd’hui plus qu’hier, il me semble facile de choisir de construire une maison passive. On est quasiment au même coût de construction avec un concept qui a fait ces preuves. Le choix du constructeur/maitre d’oeuvre en sera simplifié : il faut rechercher l’expérience et la garantie du résultat (certification ou Blower door test par exemple).

Contrôler le coût de construction peut se faire différemment que par le choix de l’objectif de performance thermique. Faire une conception simple sans complexité superflue est plus économe que de vouloir réduire le niveau d’isolation. Une maison « pas-chère », c’est avant tout une maison bien conçue. Construction simple – systèmes simples -sans suréquipement.

En terme d’investissement, construire le bâtiment de demain plutôt que le bâtiment « réglementaire » me semble être le meilleur choix.

Pour terminer, voici un document qui présente une image « qualitative » globale de la construction à l’heure actuelle. Il s’agit d’un rapport publié en juin 2012 par L’Agence Qualité Construction qui met en avant tous les problèmes relevés sur 211 bâtiments basse consommation. Manques de compétences, travail « vite fait », manque de volonté, mauvaise conception, etc… C’est un bon document pour discuter avec votre futur constructeur !

C’est probablement le plus beau défi de l’homme de ce début du XXIème siècle: construire en respectant le plus possible la Nature et en évitant les énormes gaspillages de ces maisons issues d’un temps, où finalement la question de l’énergie ne se posait pas…

Qu’est-ce qu’une maison passive, comment la rendre étanche, comment l’isoler avec de la paille, comment maîtriser la qualité de l’air intérieur, avec quelle peinture la peindre?

En fait, la construction d’une maison permet de se poser toutes les questions concrètes de l’écologie.

A écouter ce vendredi 2 novembre 2012 à 9h10 sur RFI (ou en podcast ici :  Podcast – RFI / les mp3 : 1ère partie et 2ème partie).

Jaune : Apports solaire et internes / Gris : Besoin en chauffage d'appoint / Ligne bleue : Déperditions totales

Ce dernier week-end d’octobre, nous avons connu des températures négatives. Premier contact donc avec l’air sibérien de l’hiver qui approche alors que nous prenons les commandes de cette maison . A 11h14 aujourd’hui, mon constructeur m’interroge par SMS : « -3°C dehors. Quelle température avez vous ? ». Un oeil sur le thermomètre et je réponds : « Tant que y’a du soleil, c’est un peu facile : 23°C ». Oui, 23 °C dans les pièces de vies, 21,5°C dans les pièces nord, les panneaux solaires sont à 46°C. Seule la batterie de dégivrage de la VMC s’est mise en route pour éviter que l’échangeur thermique ne givre (entre 20 et 200 W de consommation supplémentaire tant que l’air aspiré est négatif).

Ca m’a fait repenser que les canadiens ont tendance à parler de « maison solaire passive » plus que de « maison passive » tout court. Chez nous on parle peut être plus de bioclimatisme mais le mot « solaire » à tendance à rester hors de cette dénomination. Et pourtant il est essentiel ce soleil.

Sur ce bâtiment passif, il a été possible de calculer avec PHPP (en kWh/(m².an) ) :

  • Déperditions thermiques conductives : 34,1
  • Déperditions thermiques aérauliques : 7,1
  • Déperditions thermiques totales : 41,2
  • Apports de chaleur internes : 10,7
  • Apports solaire : 18,5
  • Apports gratuits utilisables : 26,5 (total corrigé par le taux d’utilisation des apports gratuits : 91%)

Pour arriver à un besoin en chauffage : 41,2 – 26,5 = 14,7 kWh/(m².an) ( < 15 cqfd…)

On voit que l’apport solaire est important. Ca veut dire que la conception du bâtiment est essentiel. C’est évidemment vers le sud que doit se trouver la plupart des fenêtres si on veut optimiser la conception. Les contraintes du terrain font que nous avons plus de surface de vitrage à l’est (21,8 m²) qu’au sud (16 m²) et pendant la période de chauffe (de novembre à mars) ce sont bien les fenêtres au sud qui contribuent le plus aux apports solaires. En janvier par exemple, 99 kWh apportés par les vitrages est et 142 kWh par ceux du sud. Mais la construction est faites de bien des contraintes, j’y reviendrai.

C’est plutôt à la mi octobre que nous avons senti la maison se refroidir pour atteindre les 19-20°C. Sans soleil et avec des températures qui variaient entre 2 et 10°C, il semble que nous touchions les limites de notre enveloppe isolante. J’ai même dû brancher l’appoint du CESI.

Une petite remarque : l’inertie de la maison est composée essentiellement de 2 chapes béton de 8 cm (16 tonnes) et du parement en fermacell des murs et cloisons (11 tonnes).  Avec la pratique, je conçois aujourd’hui mieux l’intérêt de cette masse qui lisse la température. J’imagine que la maison se refroidirai beaucoup plus la nuit sans activité et sans soleil. Ici, nous perdons 1°C dans la nuit.

On voit sur l’image ci-dessus que l’appoint de chauffage n’est « statistiquement » pas nécessaire en octobre. La maison « colle » donc aux prévisions. En novembre, les apports solaires diminuent encore et les déperditions augmentent : il vaut se préparer à utiliser l’appoint de chauffage.

NB : A lire également sur le dossier de fiabitat sur le bioclismatisme et cet article sur le bioclimatisme et la rt2012

Confortable et agréable à vivre. Il ne suffit que de quelques minutes pour ressentir cette impression en pénétrant chez Gilles Artur. Sa maison est située dans le quartier du Cabellou à Concarneau. D’une superficie de 170 m2, elle est non seulement spacieuse mais aussi performante sur le plan énergétique. Les chiffres avancés par le propriétaire parlent d’eux-mêmes. « En chauffage, l’hiver dernier, nous avons dû dépenser 250 euros, précise Gilles Artur. Nous avons également divisé notre facture d’eau par deux grâce à des installations de récupération d’eau de pluie pour les toilettes, la machine à laver et les robinets extérieurs. »

A lire sur : Gilles a bâti sa maison tout seul « L’Hebdo du Finistère .

Le Centre Scientifique et Technique de la Construction (Belge) vient de publier dans sa revue « CSTC Contact » une synthèse sur l’étanchéité à l’air des bâtiments

A lire sur leur site :  CSTC-Contact n° 33 (1-2012) ou en PDF

En France, la construction de logements passifs demande un investissement de 1400€ par m² shon. En Belgique, on trouve des projets à seulement 1000 €/m². Si construire passif revient moins cher sur le plat pays, c’est en partie grâce aux coûts inférieurs des équipements. 

A lire sur LeMoniteur.fr : Construire passif: combien ça coûte ?

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